Histoires de Femmes : Anecdotes ! (6)

"Partir, c'est d'abord se départir d'habitudes comme de toute certitude." (Claude Marthaler, Entre selle et terre)

Voyager, c'est aller de surprises en surprises, rencontrer des difficultés et d'intenses joies. Eh bien croyez-moi, être une femme française en Chine, c'est tout cela... Allez, je vous livre quelques observations et expériences vécues au cours de cette année et demie en Chine. Pourquoi Jérôme serait-il toujours mon unique confident ? ;-)

Bonne lecture !

- Être une étrangère en Chine, cela revient à constamment se faire complimenter sur son physique (d'autant plus quand les Chinois-e-s savent que je suis française). Même Jérôme en est blasé ! Hehe...

- Comment s'habiller en hiver à Harbin ? Dehors, il fait froid, très froid... Dedans, il fait généralement plutôt bon. Quand on est prof', on est debout, on bouge, on mime ou on dessine, bonne alternative, encore faut-il avoir un bon coup de crayon... et un tableau (riez, je n'en ai pas en cours de compréhension orale, juste des ordinateurs : PPT is my friend ! Ouf !) Oui, on mime tout et n'importe quoi : des actions (tomber, sauter, voler, prendre le téléski...), des animaux, des sentiments... et cela donne chaud, surtout si on a eu la bonne idée d'enfiler un Damart le matin... Alors on transpire et on part à la recherche d'un déodorant. Cette histoire s'est passée peu de temps après notre arrivée en Chine en 2012 : nous ne connaissions pas la ville, ne trouvions pas notre bonheur dans les magasins et surprenions nos étudiantes par notre requête. Quand nous en trouvions, ils sentaient "les parfums russes" (cette image ne vous parle peut-être pas... mais je vous assure que cela 'cocotte la femme" -grosse généralité-) et un jour nous avons découvert le joyau chez Watsons.

wantchinatimes.com

A savoir, Carrefour dispose aussi de déodorants (un tout petit peu plus cher, me semble-t-il). Mais je trouve que Watsons c'est pratique car ils sont implantés à moult endroits dans la ville.

Nota Bene : Cette histoire peut aussi se raconter au masculin... ce qui surprend encore plus les étudiantes : Jérôme veut un déodorant ?!!!

- Allons nous balader dans un supermarché chinois... au "rayon menstruel" bien sûr : regarder en haut, en bas, à droite, à gauche, un peu plus loin, encore plus loin... farfouiller encore et toujours... non, pas de tampons. Ce sont des rayons emplis de serviettes hygiéniques, de toutes les couleurs, de toutes les tailles. Certaines sont même en exposition, pas n'importe lesquelles... on dirait des couches !

Pour les tampons, Watsons est encore votre sauveur... Sinon, faites vos provisions avant de quitter la France (autre solution : demandez à votre meilleur ami, profitant de votre séjour en Chine pour visiter le pays, de vous en apporter) ou changez d'habitudes...

PS : Pour toutes autres protections dites écologiques, retournez en France ! ^^

- Arrive un moment où l'on regarde sa boîte de sous-vêtements et l'évidence saute aux yeux : il est temps de se débarrasser des vieilleries pour faire un plein tout neuf de petits prix chinois. Comme en 2003... L'aventure commence !

Premièrement, se faufiler dans les stands de sous-vêtements des multiples souterrains de la ville, regarder attentivement en passant outre les petites culottes roses, parmes, Hello Kitty, à coeurs... ou encore ce qui paraît vulgaire à vos yeux (chacune ses limites).
Apprendre à dénicher la perle rare ou à mieux connaître la géographie "underwear" de la ville !

Deuxièmement, cesser de focaliser sur son gros popotin ! Les Chinoises ne sont pas toutes maigrichonnes, il doit bien y avoir des "tailles standard" quelque part ! Accepter de ne pas pouvoir essayer et de se tromper... dans ce cas, offrir la jolie petite culotte à une étudiante avec qui l'on s'entend bien (tiens, j'ai une impression de déjà vu). Dans le doute, sous-entendre à la vendeuse "C'est peut-être trop petit..." et rire en la voyant tendre la culotte au maximum en vous demandant "Et là, c'est trop petit ?"

Troisièmement... partir à la recherche de soutiens-gorge. L'aventure se corse, non seulement il faut trouver un textile potable voire joli mais aussi une forme plaisante. Premier choc : la largeur des bandes et de l'agrafage du soutien-gorge ! Deuxième choc : l'ultra-rembourrage ! (De quoi doubler la taille de vos seins !)

Quatrièmement, chercher sa taille. Bonne nouvelle, les Chinois-e-s utilisent le même système de mesure que nous.
Se souvenir de l'adage de Jérôme :"La Chine est l'avenir de la femme à petite poitrine." Eh oui... Comme cela facilite la vie d'être, pour une fois, dans la norme !

Et pour finir, si vous voulez davantage protéger votre intimité lors du rude hiver harbinois... regardez ce que Jérôme et moi avons aperçu dans une boutique !

- Essayage de vêtements : si l'on ne va pas dans de grands magasins, il y a de fortes chances de ne pas pouvoir se changer dans une cabine d'essayage. Zenme ban ?! (Comment faire ?!) Dans le meilleur des cas, la vendeuse tend un bout de tissu (ou un sarouel par exemple) devant vous, sinon vous vous asseyez sur un petit tabouret dans un coin du magasin à l'abri des regards extérieurs (mais pas des autres clientes) ou vous pouvez vous accroupir derrière une rangée de vêtements. Je comprends que cela dérange certaines, pour ma part, je m'étonne à aimer cette ambiance féminine (loin des hommes évidemment), ces instants de complicité partagés avec les Chinoises. C'est d'ailleurs drôle de casser les clichés qu'elles ont sur les occidentales : oui, certaines peuvent (plus ou moins) parler chinois et toutes ne sont pas forcément plus rondes que les Chinoises !

- Et enfin, pour finir... une manucure ? Quelle couleur pour les faux ongles ? Avec quels motifs ? Il existe même des stands de manucure à l'université ! (Mais je n'ai jamais testé... )

A bientôt pour de nouvelles aventures !

Anne-Cécile